vendredi 3 janvier 2025
logo africaCoeurNews

Top 5 de la semaine

Articles Similaires

Impact de la hausse salariale sur le Gabon en 2025.

Conséquences de l’augmentation de la masse salariale au Gabon

Une pression financière accrue sur le budget de l’État

La prévision d’une masse salariale de 825,3 milliards de FCFA pour 2025 suscite des interrogations profondes sur la viabilité budgétaire du Gabon. Ce montant représente plus de 50 % des ressources propres de l’État. Un chiffre alarmant, largement au-dessus du ratio de 35 % recommandé par la Cemac. Cette situation met en exergue une gestion budgétaire peu orthodoxe, où les dépenses de fonctionnement, en particulier les salaires, s’imposent lourdement sur les finances publiques.

La fonction publique, qui comptait déjà 104 272 agents en 2015, voit ses effectifs grimper. Le gouvernement justifie cette augmentation par la nécessité de stabiliser ses services et de motiver son personnel. Pourtant, les spécialistes s’accordent sur l’urgence d’un audit des effectifs et d’une réduction des dépenses non essentielles. En conséquence, les ressources qui devraient être allouées aux secteurs prioritaires comme l’éducation et la santé se trouvent détournées, compromettant le développement économique durable du pays.

Cette pression financière entraîne aussi un risque d’endettement croissant. Selon les prévisions, le taux d’endettement pourrait atteindre 80 % du PIB en 2025. Une perspective qui pourrait réduire la confiance des investisseurs et miner la capacité de l’État à financer des projets d’infrastructure vitaux. Les allocations de plus de 40 % du budget total du Gabon pour les dépenses de fonctionnement laissent peu de place pour des investissements stratégiques.

Des répercussions sur la qualité des services publics

Au-delà des enjeux financiers, cette hausse de la masse salariale impacte directement l’efficacité des services publics. Malgré l’augmentation des effectifs, la qualité des services ne s’est pas améliorée, soulevant des questions quant à la gestion des ressources humaines dans l’administration. Des institutions, comme la Commission nationale de lutte contre l’enrichissement illicite, voient leurs budgets croître sans amélioration de leur efficacité, démontrant ainsi une mauvaise gestion des ressources.

Cette inefficacité se traduit par des services publics incapables de répondre aux besoins croissants de la population. Les Gabonais attendent des solutions concrètes, mais l’augmentation des salaires semble se faire au détriment de l’innovation et de l’amélioration des procédés. Les experts recommandent de réévaluer les priorités budgétaires afin de favoriser des investissements réellement bénéfiques pour les citoyens, plutôt que d’alimenter une inflation salariale déconnectée de la valeur ajoutée.

De surcroît, la transparence des autorités de transition est mise à mal. Les décisions budgétaires, souvent jugées peu justifiées, alimentent les critiques. L’absence d’explications claires, notamment de la part des ministères des Comptes publics et de l’Économie concernant l’augmentation de la masse salariale de la Cour constitutionnelle, fragilise la confiance du public dans la gestion des fonds.

Vers une nécessité de réformes structurelles

Face à cette situation délicate, le gouvernement gabonais doit impérativement envisager des réformes structurelles. La communauté internationale met l’accent sur le besoin d’un rééquilibrage des priorités et d’une gestion rigoureuse pour éviter un déficit budgétaire accru. Des mesures, telles que la limitation des dépenses non essentielles comme les baux administratifs et les déplacements officiels, pourraient libérer des ressources, offrant ainsi des perspectives d’investissements essentiels.

L’introduction d’un système de rémunération basé sur la performance pourrait également stimuler l’efficacité au sein de l’administration. En alignant les salaires aux résultats obtenus, l’État pourrait diminuer la pression sur les dépenses salariales tout en incitant les agents à améliorer la qualité des services.

Enfin, un rééquilibrage budgétaire axé sur des investissements structurants et l’optimisation des dépenses courantes pourrait offrir une réponse durable aux défis actuels. Les Gabonais attendent des initiatives concrètes pour une gestion équilibrée des finances publiques. Il est crucial que les autorités prennent des décisions éclairées pour éviter un effondrement budgétaire susceptible de compromettre l’avenir économique du pays.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Articles populaires