vendredi 3 janvier 2025
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Route Kalamba-Mbuji: Enjeux et défis pour le développement

Enjeux économiques et infrastructurels de la route Kalamba-Mbuji

Un projet stratégique pour le Grand Kasaï

La route Kalamba-Mbuji, qui s’étend sur près de 230 km, est un projet clé pour la République Démocratique du Congo (RDC), et plus particulièrement pour la province du Grand Kasaï. En reliant Kananga au port de Lobito en Angola, cette infrastructure vise à désenclaver une région souvent laissée pour compte. Son achèvement ouvrirait des perspectives commerciales nouvelles vers l’océan Atlantique, redéfinissant ainsi l’économie locale.

Lors d’une visite à Kananga, le président Félix Tshisekedi a affirmé la nécessité de mener ce projet à bien avant la fin de son mandat en 2028. Il a également mis l’accent sur l’importance d’accompagner la construction de la route par des initiatives d’électrification et d’accès à l’eau potable. Ces enjeux sont fondamentaux, non seulement pour éviter que la RDC ne devienne un simple réservoir de produits étrangers, mais aussi pour en faire un acteur économique dynamique capable de valoriser ses propres ressources.

La construction de la route Kalamba-Mbuji dépasse le simple cadre du transport. Elle symbolise une ambition de développement durable, visant à dynamiser la production locale et à enrichir les échanges commerciaux. Selon les prévisions, la modernisation, incluant le bitumage et la construction de ponts, réduira le temps de trajet entre Kananga et Kalamba Mbuji de 72 heures à 4 heures. Une avancée significative pour le commerce et la mobilité des habitants.

Les défis financiers et administratifs

Ce projet, bien que prometteur, fait face à des défis financiers importants. Le coût total est estimé à 300 millions de dollars, mais seulement 40 millions sont disponibles actuellement. Cela soulève des interrogations sur la capacité du gouvernement à mobiliser les fonds nécessaires dans les délais impartis. Le Centre de recherche en finances publiques et développement local (CREFDL) a exprimé des réserves sur l’absence de ce projet dans le budget voté, ce qui rend sa réalisation incertaine.

Les fluctuations du marché du cuivre ajoutent une couche de complexité au financement. Le CREFDL a également pointé un taux d’exécution alarmant de seulement 0,18 %. Une situation qui remet en question les capacités du gouvernement à respecter ses engagements. Cela souligne l’impératif d’une programmation budgétaire claire et d’une transparence pour assurer la réussite de cette initiative.

Les lourdeurs administratives introduisent également des freins à l’avancement des travaux. Le ministre des Infrastructures, Alexis Gisaro, a annoncé une reprise des travaux en juillet 2024 après un précédent échec en septembre 2022. La vigilance des citoyens et des acteurs économiques sera déterminante pour éviter que ce projet ne soit relégué aux oubliettes.

Impacts socio-économiques et perspectives d’avenir

La concrétisation de la route Kalamba-Mbuji pourrait avoir des conséquences profondes sur le développement socio-économique de la région. En facilitant l’accès aux marchés, elle pourrait stimuler la production locale et encourager l’industrialisation. L’archevêque Félicien Tambwe a souligné qu’en l’absence d’un développement énergétique adéquat, la RDC risque de devenir un simple débouché pour l’Angola, incapable de transformer ses ressources. L’électrification et l’accès à l’eau sont donc des conditions préalables essentielles pour exploiter au maximum les avantages de cette route.

Par ailleurs, cette route pourrait renforcer l’intégration régionale, favorisant les échanges commerciaux avec les pays voisins. Le président Tshisekedi a évoqué l’importance d’encadrer les importations pour soutenir la production locale. Une approche équilibrée est nécessaire pour que la RDC puisse tirer parti de ses richesses tout en forgeant des partenariats stratégiques.

En définitive, la route Kalamba-Mbuji incarne un projet ambitieux, porteur d’espoir pour le Grand Kasaï. Toutefois, sa mise en œuvre dépendra de la capacité du gouvernement à surmonter les obstacles financiers et administratifs, tout en promouvant un développement durable. La question demeure : la RDC saura-t-elle rassembler les ressources nécessaires pour faire aboutir ce projet ? Les promesses continueront-elles à se traduire en actions concrètes sur le terrain ?

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