dimanche 5 janvier 2025
logo africaCoeurNews

Top 5 de la semaine

Articles Similaires

Cameroun : Défis économiques et promesses d’avenir

Perspectives économiques du Cameroun : entre promesses et réalités

Un contexte économique préoccupant

Le Cameroun traverse une période économique délicate, parsemée de défis structurels et conjoncturels. En décembre 2024, un sommet extraordinaire des Chefs d’État de la CEMAC, dirigé par Paul Biya et Faustin Archange Touadera, a révélé des signaux d’alerte frappants. L’inflation galopante, le risque de surendettement et des réserves extérieures en berne sont autant de problèmes nécessitant une action rapide.

Certains experts, dont Jean Claude Kendeck, soulignent que la dévaluation du Franc CFA pourrait devenir une option pour stabiliser l’économie. Cependant, cette mesure risquerait d’aggraver les difficultés pour de nombreux ménages déjà en situation précaire. La dépendance du pays aux exportations pétrolières rend l’économie particulièrement vulnérable aux variations des prix sur le marché mondial, malgré des cours globalement favorables.

Ainsi, les promesses de réduction des dépenses publiques, formulées par Célestin Djamen, président de l’Alliance Patriotique Républicaine (APAR), semblent offrir une lueur d’espoir. Djamen envisage un budget de 18 000 milliards de francs CFA tout en visant une inflation à 1,5%. Toutefois, la réalisation de ces objectifs ambitieux passe par une planification rigoureuse et une gestion efficace des ressources publiques.

Les promesses de l’APAR : un changement de cap ?

Les engagements de Djamen, tels que l’introduction de la couverture santé universelle avec un taux de prise en charge de 80%, visent à répondre aux besoins critiques de la population. Le ministre de la Santé, Malachie Manaouda, a d’ores et déjà souligné des avancées significatives dans l’amélioration de l’accès aux soins pour les plus vulnérables. Pourtant, le financement de ces promesses reste une énigme dans un cadre budgétaire contraint.

La promesse d’un prix du carburant à 400 francs CFA pourrait également engendrer des répercussions notables sur l’économie. Bien que cela allège le fardeau des ménages, une telle mesure risquerait de diminuer les recettes fiscales de l’État, déjà en souffrance. Les économistes interrogent la viabilité des ambitions de l’APAR, surtout si elles ne sont pas accompagnées de réformes structurelles améliorant l’efficacité des dépenses publiques.

Par ailleurs, l’idée d’une cohabitation politique évoquée par Djamen pourrait transformer le paysage économique du pays. Si l’APAR réussit à s’imposer lors des élections législatives de février 2025, cela pourrait redéfinir les priorités budgétaires et remodeler les politiques économiques. Toutefois, ce basculement exige un consensus politique solide et une volonté de collaboration entre tous les acteurs concernés.

Vers une coopération régionale renforcée

Les perspectives économiques du Cameroun ne peuvent être dissociées des dynamiques régionales. Un engagement collectif est indispensable pour débloquer les aides budgétaires du FMI. Les États de la CEMAC doivent unir leurs efforts pour stabiliser leurs économies respectives tout en renforçant leur résilience face aux aléas extérieurs. Une coopération régionale effective pourrait également ouvrir l’accès à des fonds nécessaires pour réaliser des projets d’infrastructure et développement.

La récente intervention de la Caisse des dépôts et consignations du Cameroun sur le marché des titres publics témoigne de la volonté d’attirer de nouveaux investissements. Cependant, cela nécessite une transparence accrue ainsi qu’une gestion stricte des fonds publics pour regagner la confiance des investisseurs. Ainsi, la réussite des ambitions économiques du Cameroun repose sur une approche intégrée, alliant réformes internes et coopération régionale.

En conclusion, les promesses de réforme et d’amélioration des conditions de vie au Cameroun sont ambitieuses. Leur concrétisation dépendra de la capacité du gouvernement à naviguer dans un environnement économique complexe, à engager des réformes significatives et à renforcer les relations régionales. De nombreuses questions se posent : le Cameroun pourra-t-il relever ces défis ? Les promesses de Djamen seront-elles réalisées ? Quel rôle jouera la communauté internationale dans cette dynamique ?

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Articles populaires