Condamnation pour de fonds destinés aux déplacés
Ouagadougou, 25 décembre 2024 – Un verdict historique a été rendu le mardi 24 décembre dans une affaire de détournement de fonds impliquant des fonctionnaires burkinabè. Amidou Tiegnan, fonctionnaire au ministère chargé de l’aide aux déplacés internes, a été condamné à 15 ans de prison ferme et à une amende de 5,64 milliards de francs CFA.
Le procès a mis en lumière un vaste réseau de corruption ayant détourné plusieurs milliards de francs CFA destinés aux populations déplacées, victimes de l’insécurité grandissante dans le pays. Les fonds, initialement alloués à des projets humanitaires, ont été soustraits grâce à des manœuvres frauduleuses, notamment l’usage de faux documents et la falsification de comptes publics.
Amidou Tiegnan n’était pas seul dans cette entreprise criminelle. Trois autres fonctionnaires, dont les noms n’ont pas été rendus publics, ont également été condamnés à des peines de prison allant de 10 à 12 ans, assorties d’amendes significatives. Tous ont été reconnus coupables de détournement de deniers publics, d’enrichissement illicite, ainsi que de faux et usage de faux en écriture publique.
Un verdict salué par la société civile
Ce jugement a été accueilli favorablement par les organisations de la société civile, qui avaient dénoncé à maintes reprises la mauvaise gestion des fonds alloués aux déplacés internes. « C’est un pas important vers la lutte contre l’impunité et la corruption dans notre pays », a déclaré Issaka Traoré, militant pour la transparence financière.
Un contexte humanitaire préoccupant
Le Burkina Faso fait face à une crise humanitaire sans précédent. Selon les Nations Unies, près de deux millions de personnes sont déplacées à l’intérieur du pays en raison des violences terroristes. L’aide publique destinée à ces populations constitue un élément crucial pour leur survie.
La condamnation des fonctionnaires impliqués dans ce détournement marque une volonté des autorités burkinabè de rétablir la confiance dans la gestion des fonds publics. Toutefois, des voix appellent à un renforcement des mécanismes de contrôle pour éviter que de tels scandales ne se reproduisent.
Avec ce procès, le Burkina Faso envoie un message clair : la lutte contre la corruption reste une priorité, même dans un contexte de crise nationale. https://www.medi1news.com/fr/article/338901.html