Réformes fiscales essentielles pour le Gabon
Un système fiscal à repenser
Le Gabon, dont le sol regorge de ressources naturelles, se heurte à des défis économiques significatifs, notamment en matière de collecte des impôts. Bien que le potentiel fiscal soit considérable, les réformes fiscales réclamées tardent à se concrétiser. Cette inaction a entraîné un système de collecte inefficace, laissant une part importante des ressources fiscales inexploitée. Cela limite ainsi la capacité du gouvernement à financer des projets essentiels, comme ceux prévus dans le Plan National de Développement pour la Transition (PNDT).
Pour corriger cette situation, il est crucial de repenser le système fiscal du Gabon. Une analyse détaillée des structures fiscales existantes s’impose, afin de dégager des lacunes propices à l’évasion fiscale et à la non-conformité. Les experts s’accordent à dire qu’un cadre fiscal plus transparent et équitable pourrait à la fois améliorer la collecte des impôts et restaurer la confiance des citoyens envers l’État.
Une réforme ambitieuse des impôts sur les sociétés et des revenus des particuliers est envisagée. L’objectif ? Un montant de recettes fiscales de 1 854 milliards de FCFA pour le budget 2025. Cependant, pour atteindre cet objectif, il est impératif d’élargir l’assiette fiscale et de réduire les niches fiscales qui favorisent les grandes entreprises aux dépens des petites et moyennes entreprises.
Optimisation de la collecte des impôts
Pour optimiser la collecte des impôts, le Gabon doit adopter une approche proactive. Le lancement de campagnes de sensibilisation et de régularisation, notamment dans les lotissements aménagés par l’État, pourrait inciter les citoyens à se conformer aux obligations fiscales tout en augmentant l’assiette de la Contribution foncière unique (CFU).
Une meilleure coordination entre les différentes administrations fiscales s’avère également nécessaire pour garantir une préparation budgétaire efficace. Les députés de la Transition insistent sur ce point : sans collaboration, les efforts de collecte risquent d’être chaotiques et inéfficaces. Une synergie entre les services permettra d’identifier les secteurs sous-imposés et de déployer des mesures ciblées pour les intégrer au système fiscal.
De plus, l’intégration de technologies numériques dans le système de collecte des impôts serait bénéfique. La création de plateformes en ligne pour le paiement et la déclaration fiscale faciliterait la conformité des contribuables et réduirait les coûts administratifs.
Réduction des dépenses publiques
Parallèlement à l’optimisation des recettes, il est crucial pour le Gabon de se concentrer sur la réduction des dépenses publiques. Cela passe par une réévaluation des priorités budgétaires et une gestion stricte des dépenses superflues. Les experts recommandent d’adopter une méthode centrée sur les résultats : chaque dépense doit se justifier par des bénéfices concrets pour la population.
Instaurer des mécanismes de contrôle budgétaire rigoureux est également impératif. Des audits réguliers des dépenses publiques et une plus grande transparence dans leur gestion sont nécessaires. Cela renforcerait la responsabilité du gouvernement, réduisant ainsi les gaspillages tout en regagnant la confiance des citoyens.
Enfin, il est essentiel d’établir des mécanismes pour une croissance durable, permettant de diversifier l’économie gabonaise. En investissant dans l’agriculture, le tourisme et les technologies de l’information, le Gabon pourrait diminuer sa dépendance au pétrole et générer des revenus fiscaux supplémentaires.
Les réformes fiscales au Gabon sont un enjeu crucial pour l’avenir économique du pays. Alors que le gouvernement s’attèle à la mise en œuvre du PNDT, se poser les bonnes questions devient urgent : comment garantir une collecte fiscale efficace tout en maîtrisant les dépenses publiques ? Quelles actions concrètes pour assurer une croissance durable et inclusive ? Les réponses à ces interrogations façonneront la capacité du Gabon à surmonter les défis économiques qui l’attendent.