État des infrastructures au Cameroun : défis et projets d’amélioration
Un panorama préoccupant des infrastructures
Le Cameroun, situé en Afrique centrale, fait face à un état alarmant de ses infrastructures. Les secteurs routier et sanitaire témoignent d’une nécessité urgente d’amélioration. Les routes, essentielles au transport de biens et de personnes, sont souvent en piteux état, freinant ainsi le développement économique. Par exemple, le trajet entre Yaoundé et Douala, censé durer trois heures, peut s’étendre à six heures à cause de la dégradation des routes. Ce constat a été récemment corroboré par le député Jean Michel Nintcheu, qui a fustigé la gestion des fonds alloués aux infrastructures.
Dans le secteur de la santé, la situation est tout aussi préoccupante. L’Adamaoua compte 230 établissements sanitaires, mais ces derniers souffrent d’un manque de personnel qualifié et de nombreux centres sont souvent dysfonctionnels. La Sénatrice Souadatou Djallo Kalkaba a plaidé en faveur d’une révision de la carte sanitaire, insistant sur l’importance de transformer les centres de santé intégrés en véritables centres médicaux d’arrondissement.
Le tableau actuel est assombri par des inquiétudes concernant la connectivité routière, notamment autour du Port Autonome de Kribi. La situation des routes d’accès soulève des questions sur l’attractivité du port. La mission d’évaluation des chantiers, présidée par El Hadj Oumarou, a recommandé de mobiliser les entreprises pour accélérer les travaux sur les projets stratégiques.
Projets d’amélioration en cours
En réponse à ces défis, le gouvernement camerounais a entamé plusieurs initiatives pour améliorer ses infrastructures. Parmi celles-ci, la réhabilitation de la route Édéa-Kribi a déjà reçu plus de deux milliards de FCFA en quatre ans, grâce au soutien de la Banque Africaine de Développement. Ce projet est crucial pour conformer les accès aux normes nécessaires pour le port de Kribi, un axe vital de l’économie nationale.
Un autre projet d’envergure concerne la construction de 33 km de routes dans le Nord, pour un budget dépassant les 20 milliards de FCFA, confié à l’entreprise China First Highway Engineering Co. Ce projet prévoit également un pont de 18,4 mètres à Wafango, essentiel pour la connectivité régionale. En revanche, l’échec de l’appel d’offres pour le tronçon Guidjiba-Pont de la Bénoué soulève des interrogations sur la complexité des projets et les défis financiers auxquels sont confrontées les entreprises.
Le ministre Gaston Eloundou Essomba a également annoncé un mégaprojet d’alimentation en eau potable à Douala, visant à augmenter la production d’eau de 250 000 à 400 000 mètres cubes par jour. Ce projet répond à un déficit quotidien de 250 000 mètres cubes, alors que la couverture actuelle ne satisfait que 60 % de la demande. Parallèlement, le barrage hydroélectrique de Nachtigal, capable de produire 420 MW d’énergie, est en pleine construction, avec des travaux de transport d’énergie prévus pour être finalisés d’ici fin mars 2025.
Perspectives d’avenir et enjeux à relever
Les projets en cours révèlent un engagement fort du gouvernement camerounais à redresser la situation. Néanmoins, plusieurs défis demeurent. La gestion des fonds publics et la transparence dans l’attribution des marchés sont des préoccupations décisives. Le député Nintcheu a mis en avant le coût élevé de certains projets, tel que l’autoroute Yaoundé-Douala, qui pourrait être la plus onéreuse au monde, soulevant ainsi des inquiétudes sur l’efficacité des investissements.
De plus, une coordination efficace entre les ministères et les agences est essentielle pour assurer la réussite des projets. Les retards, notamment ceux liés à la réhabilitation de la route nationale n°5, doivent être évités afin d’assurer une amélioration rapide des infrastructures.
Enfin, l’implication du secteur privé et des partenaires internationaux, comme la Banque Africaine de Développement, s’avère indispensable pour mobiliser les ressources nécessaires. Les projets d’infrastructure doivent être envisagés avec une vision à long terme, intégrant des considérations environnementales et sociales pour garantir un développement durable.
Alors que le Cameroun se lance sur la voie de l’amélioration de ses infrastructures, il convient de s’interroger : quelles mesures concrètes peuvent être mises en œuvre pour assurer la transparence et l’efficacité des projets ? De quelle manière le gouvernement peut-il mieux intégrer les communautés locales dans le processus de développement ? Ces questions méritent un débat approfondi pour un futur prometteur pour le pays.