Défis de la gestion de la dette provinciale au Sud-Kivu
Une dette héritée : un fardeau pour le nouveau gouverneur
Le 6 décembre 2024, la province du Sud-Kivu a fait face à une réalité financière préoccupante. Jean-Jacques Purusi, le nouveau gouverneur, a hérité d’une dette faramineuse dépassant les 6 millions USD, soit près de 17 milliards de FC. Cette situation, héritée de son prédécesseur Théo Ngwabidje Kasi, soulève des interrogations cruciales sur les finances publiques dans cette région riche en ressources, mais souvent affectée par des crises économiques.
La composition de cette dette révèle les défis pressants de la province. Environ 5,2 millions USD correspondent à des dettes sociales, suivies de dettes financières et d’intérêts. Ce constat met en lumière la vulnérabilité du système de protection sociale. Par ailleurs, il soulève des doutes quant à la capacité du gouvernement provincial à respecter ses engagements envers ses employés et prestataires de services.
Au sein de l’Assemblée provinciale, des discussions, notamment celles dirigées par le député Lebon Balungwe, ont souligné l’urgence d’une réaction proactive. Gérer cette dette nécessite transparence et redevabilité. Cependant, les recommandations émises lors de ces séances demeurent floues quant aux mesures concrètes à envisager.
Prêts controversés et manque de transparence
Un défi additionnel dans la gestion de la dette provinciale réside dans les prêts controversés. Le député Balungwe a exprimé ses préoccupations quant à un emprunt de 5 millions USD, demandé par l’ex-ministre de l’Économie et des Finances, Dorothée Masirika, sans l’approbation de l’Assemblée provinciale. Cela soulève de sérieux doutes sur la transparence et la légitimité de cette opération.
La révocation de Masirika, en raison d’« actes répréhensibles et préjudiciables », accentue les inquiétudes. Une gestion opaque des finances publiques témoigne d’un système manquant de mécanismes de contrôle adéquats. Les députés, dont Balungwe, réclament une session parlementaire pour clarifier l’utilisation des fonds et leurs implications pour la province. Cette demande souligne l’urgence d’une gouvernance plus rigoureuse ainsi qu’une supervision renforcée des dépenses publiques.
Il est crucial de mettre en place des protocoles clairs relatifs aux prêts et aux dépenses. Un cadre législatif solide pourrait prévenir de telles dérives à l’avenir, assurant ainsi une gestion plus responsable des finances provinciales.
Vers une gestion durable de la dette
Pour surmonter ces défis, plusieurs axes de solutions ont été envisagés, malgré le manque de détails. La priorité serait d’effectuer un audit exhaustif de la dette provinciale pour en cerner les origines et la nature des engagements financiers. Cet audit serait essentiel pour établir des priorités et formuler un plan de remboursement viable.
Afin d’améliorer la transparence, il serait pertinent de créer un tableau de bord accessible à tous, permettant aux citoyens de suivre les évolutions de la dette et des dépenses. Une telle initiative renforcerait la confiance des citoyens en leurs dirigeants et favoriserait une culture de responsabilité.
Enfin, développer une stratégie de diversification des revenus pourrait alléger le poids de la dette. En investissant dans des secteurs porteurs tels que l’agriculture, le tourisme ou la technologie, la province pourrait générer des revenus supplémentaires, réduisant ainsi sa dépendance aux prêts et financements extérieurs.
La situation financière du Sud-Kivu soulève des questions incontournables sur la gouvernance et la gestion des ressources. Comment les autorités provinciales peuvent-elles garantir une gestion transparente et responsable des finances publiques ? Quelles mesures concrètes seront mises en place pour éviter de telles situations à l’avenir ? Ces interrogations méritent d’être approfondies pour assurer un avenir plus stable et prospère pour la province.