Promotion de l’entrepreneuriat étudiant à Ngaoundéré
Un appel à l’action pour les étudiants
Lors de la 17e édition de la Journée de l’excellence académique à l’Université de Ngaoundéré, le 5 décembre 2024, un message fort a été délivré : il est temps de repenser leur parcours. Le Pr Hamadou Boukar, doyen de la faculté, a souligné l’importance de former des étudiants capables de créer leurs propres entreprises. Cela intervient dans un contexte inquiétant où le chômage des jeunes diplômés ne cesse d’augmenter, rendant la question de l’employabilité plus pressante que jamais.
Le vice-recteur, Pr Fidoline Ngo Nonga, a exhorté les étudiants à développer leurs compétences pratiques et à envisager l’auto emploi. Cette approche vise à inciter les jeunes à explorer des alternatives viables au-delà de la recherche d’un emploi traditionnel. L’auto emploi ne représente pas seulement une solution face au chômage, mais constitue également un levier pour dynamiser l’économie locale.
Cette journée a également mis en lumière des témoignages d’anciens étudiants devenus entrepreneurs. Leurs récits inspirants démontrent que l’entrepreneuriat n’est pas seulement une option, mais une voie réalisable et enrichissante pour ceux qui osent s’y engager.
Le Statut national étudiant-entrepreneur
En janvier 2023, le ministre de l’Enseignement supérieur, Jacques Fame Ndongo, a introduit le Statut national étudiant-entrepreneur au Cameroun. Cette démarche vise à encourager les étudiants à se lancer dans l’entrepreneuriat en leur offrant des avantages significatifs : flexibilité dans l’emploi du temps, accès à des espaces de coworking et accompagnement personnalisé en sont quelques exemples.
Le processus d’obtention de ce statut est rigoureux. Il est accordé par le chef de l’institution universitaire après une évaluation par un Comité de sélection. Ce cadre institutionnel garantit que seuls les étudiants réellement motivés et prêts à s’engager dans l’entrepreneuriat bénéficient du statut. Valable pour une année universitaire, ce dernier est renouvelable, ce qui permet de soutenir durablement les étudiants dans leur parcours entrepreneurial.
Cet effort s’inscrit dans une stratégie globale pour lutter contre le chômage, particulièrement chez les jeunes diplômés. En facilitant l’accès à l’entrepreneuriat, l’Université de Ngaoundéré se place comme un acteur clé dans la transformation de l’économie locale.
Des initiatives concrètes pour un avenir prometteur
Au-delà du Statut national étudiant-entrepreneur, l’Université de Ngaoundéré propose plusieurs initiatives concrètes pour soutenir l’entrepreneuriat étudiant. Des ateliers de formation sont organisés régulièrement, abordant divers thèmes tels que la gestion d’entreprise, le marketing digital et la finance. Ces sessions, souvent animées par des experts du secteur, offrent aux étudiants des compétences pratiques et des perspectives précieuses.
Par ailleurs, l’université encourage la création de réseaux d’entrepreneurs. Ces réseaux permettent aux étudiants d’échanger, de collaborer sur des projets et de bénéficier de conseils. Ils jouent un rôle essentiel dans la création d’un écosystème dynamique, où l’entraide et la motivation sont au cœur des préoccupations.
Enfin, des partenariats avec des entreprises locales et des ONG facilitent l’accès à des ressources et des opportunités de financement pour les projets étudiants. Ces collaborations renforcent l’impact des initiatives et ouvrent la voie à des projets innovants, capables de transformer la communauté locale.
Réflexions sur l’avenir de l’entrepreneuriat étudiant
Les initiatives mises en place par l’Université de Ngaoundéré témoignent d’une volonté de répondre à un enjeu sociétal crucial : le chômage des jeunes. Toutefois, la question demeure : ces efforts seront-ils suffisants pour engendrer un changement significatif ? Les étudiants sont-ils réellement prêts à affronter les défis de l’entrepreneuriat ?
Comment l’université peut-elle évoluer pour s’adapter aux besoins du marché ? Les témoignages d’anciens étudiants et les succès d’entrepreneurs locaux pourraient servir de modèle pour enrichir ces initiatives. L’engagement de l’université à former des entrepreneurs compétents et résilients semble être la clé pour redéfinir le paysage économique du Cameroun.
Ces interrogations méritent d’être approfondies, car elles concernent l’avenir des étudiants et celui de l’économie, tant locale que nationale. L’entrepreneuriat pourrait-il devenir la norme, plutôt qu’une exception, chez les jeunes diplômés ?