État des Finances Publiques en RDC : Défis et Perspectives
Un Aperçu des Dépenses Publiques
En novembre 2024, la République Démocratique du Congo (RDC) a enregistré des dépenses publiques de 2.822,9 milliards de CDF, soit 99,7 % du budget mensuel prévu de 2.830,8 milliards. Les salaires des agents de l’État ont absorbé 1.075,0 milliards de CDF. Les frais de fonctionnement des institutions et ministères ont suivi, représentant 797,9 milliards de CDF. Enfin, les subventions ont atteint 338,1 milliards de CDF.
Cependant, les dépenses en capital sont particulièrement préoccupantes, se chiffrant à seulement 99,5 milliards de CDF. Cela représente à peine 23,7 % des prévisions établies. Un tel constat soulève des questions concernant la capacité de l’État à investir dans des infrastructures essentielles pour le développement économique à long terme et à générer une croissance durable.
Le rapport publié le 28 novembre 2024 par l’Observatoire de la dépense publique (ODEP) dépeint une gestion budgétaire sous la présidence de Félix Tshisekedi, entachée d’irrégularités et de dépassements financiers. Cela menace non seulement la crédibilité des institutions, mais également la possibilité d’améliorer véritablement les conditions de vie des Congolais.
Analyse des Recettes Publiques
Entre le 22 et le 29 novembre 2024, les régies financières ont effectué une collecte de recettes s’élevant à 1.328,3 milliards de CDF. Cette somme provient majoritairement des administrations fiscales (881,9 milliards) et des douanes (446,4 milliards). Les recettes non fiscales complètent le tableau avec 292,7 milliards de CDF. Malgré cette collecte significative, la Banque centrale du Congo révèle un déficit de trésorerie de 1.272,2 milliards de CDF, témoignant d’une pression financière toujours plus forte sur l’État.
Pour remédier à la situation, le ministre des Finances, Doudou Fwamba, propose plusieurs projets de loi destinés à renforcer les finances publiques. Ces mesures visent à lutter contre l’évasion fiscale et à améliorer la mobilisation des ressources. Dans un pays où l’économie informelle prédomine, ces initiatives sont cruciales pour garantir une collecte de recettes efficace.
Parmi ces propositions figurent des instruments multilatéraux fiscaux, comme la Convention BEPS, conçue pour contrer les stratégies fiscales agressives des multinationales. Une telle initiative peut améliorer la transparence financière et accroître les recettes fiscales, mais la mise en œuvre se heurte à des défis dans un environnement où la corruption règne.
Impact sur le Développement Économique
La situation actuelle des finances publiques a des conséquences directes sur le développement économique de la RDC. Un déficit budgétaire croissant, associé à une gestion inefficace des ressources, compromet les investissements nécessaires dans des secteurs comme les infrastructures, l’éducation et la santé. Bien que des projets d’infrastructure aient été évoqués, leur mise en œuvre reste incertaine et suscite des inquiétudes.
Les experts soulignent les dangers d’une gestion budgétaire inefficace. Les augmentations dans des domaines comme la sécurité et l’agriculture doivent s’accompagner de mesures concrètes pour garantir une réelle efficacité. Le rapport de l’ODEP met en lumière une gouvernance budgétaire qui étouffe la création de richesses et n’améliore pas les conditions de vie des Congolais.
En résumé, l’état des finances publiques en RDC est alarmant. Le déséquilibre entre dépenses et recettes, conjugué à une gestion déficiente, menace de freiner le développement économique et d’accentuer les difficultés des Congolais. Il est impératif d’entreprendre des réformes structurelles et d’instaurer une gouvernance plus rigoureuse.
Alors que la RDC se trouve à la croisée des chemins, quelles actions concrètes peuvent être entreprises pour améliorer la gestion des finances publiques et relancer le développement économique ? Les responsables politiques et économiques parviendront-ils à surmonter les défis structurels qui freinent la croissance ?