Le chômage au Gabon, bien que chronique, a atteint des proportions préoccupantes ces dernières années. Selon les estimations, environ 20 % de la population active est sans emploi, un chiffre qui grimpe à 35 % chez les jeunes âgés de 15 à 24 ans. Ce problème structurel persiste malgré les nombreuses ressources naturelles du pays et les ambitions affichées par ses gouvernements successifs.
Les causes fondamentales
- Dépendance aux hydrocarbures
L’économie gabonaise repose principalement sur le pétrole, représentant plus de 40 % du PIB et 80 % des exportations. Les fluctuations des prix mondiaux affectent gravement les finances publiques, réduisant les investissements nécessaires pour stimuler la création d’emplois. - Manque de diversification
Bien que des efforts aient été entrepris pour développer des secteurs comme l’agriculture, la pêche ou le tourisme, ceux-ci demeurent sous-développés. Par exemple, le secteur agricole ne contribue qu’à 5 % du PIB, limitant son potentiel de création d’emplois. - Inadéquation entre formation et marché de l’emploi
Une grande partie des jeunes diplômés sont formés dans des filières peu adaptées aux besoins du marché. Cela accentue l’écart entre l’offre et la demande de compétences. - Expansion du secteur informel
Le secteur informel représente environ 60 % des emplois au Gabon. Bien qu’il fournisse des revenus à de nombreux ménages, ce secteur reste précaire et mal réglementé.
Conséquences sociales et économiques
Le chômage prolongé engendre plusieurs effets négatifs, parmi lesquels :
- Pauvreté accrue : de nombreuses familles peinent à subvenir à leurs besoins quotidiens.
- Frustration des jeunes : ce chômage massif crée un sentiment de désillusion et alimente l’exode vers les villes ou l’étranger.
- Inégalités sociales : la concentration des opportunités d’emploi dans les zones urbaines exacerbe les disparités régionales.
- Criminalité et instabilité sociale : l’oisiveté et le manque de perspectives alimentent des comportements antisociaux.
Les initiatives en place
Face à cette situation, le gouvernement gabonais a lancé plusieurs initiatives :
- Plan Stratégique Gabon Émergent (PSGE) : cette stratégie vise à diversifier l’économie en mettant l’accent sur des secteurs comme les infrastructures, les TIC et les industries vertes.
- Programmes de formation technique et professionnelle : des efforts sont faits pour réduire l’écart entre les compétences des jeunes et les attentes des entreprises.
- Promotion de l’entrepreneuriat : des fonds d’investissement comme le Fonds Gabonais d’Investissement Stratégique (FGIS) appuient les initiatives privées.
Des réformes indispensables
Pour combattre efficacement le chômage, plusieurs réformes sont nécessaires :
- Réduction de la dépendance au pétrole : investir davantage dans l’agriculture, le bois et les énergies renouvelables.
- Amélioration de la gouvernance économique : renforcer la transparence et la gestion des fonds publics.
- Encouragement de l’innovation : attirer des investisseurs étrangers pour dynamiser des secteurs comme le numérique et la logistique.
- Modernisation des infrastructures rurales : cela pourrait désenclaver certaines régions et créer de nouvelles opportunités économiques.
Conclusion
Le chômage au Gabon est un défi complexe mais surmontable. Une diversification économique accrue, combinée à des politiques axées sur l’emploi et la formation, pourrait transformer la main-d’œuvre gabonaise en un levier de croissance durable. Cependant, cela exige une volonté politique forte et une implication active des acteurs publics et privés.
