Circonstance de l’installation et perspectives
La Cour Pénale Internationale (CPI) a annoncé qu’elle fermera son bureau en Côte d’Ivoire d’ici 2025. Cette décision s’inscrit dans le cadre de la fin des investigations liées aux crises ivoiriennes, notamment celles ayant suivi les violences post-électorales de 2010-2011, qui ont causé plus de 3 000 morts. Ce bureau, ouvert en 2011, avait été chargé d’enquêter sur les crimes contre l’humanité, ce qui avait conduit à l’arrestation de l’ancien président Laurent Gbagbo et de Charles Blé Goudé, tous deux acquittés en 2019.
Du côté des autorités ivoiriennes, la fermeture est perçue comme un signe positif de la restauration de la justice nationale. Le porte-parole du gouvernement, Amadou Coulibaly, a déclaré que cela montre que les juridictions locales ont pris le relais et fonctionnent désormais correctement. Cependant, la société civile, notamment la Ligue ivoirienne des droits de l’homme (LIDHO), exprime des inquiétudes. Elle estime que toutes les enquêtes ne sont pas encore terminées, notamment celles visant des proches de l’actuel président Alassane Ouattara. La fermeture prématurée de la CPI en Côte d’Ivoire envoie, selon eux, un mauvais signal, car les victimes attendent toujours que justice soit rendue dans son intégralité.
Cette situation alimente également une controverse plus large sur le rôle de la CPI en Afrique. Souvent accusée de cibler de manière disproportionnée des leaders africains, la CPI a fait face à de nombreuses critiques, notamment pour la lenteur des procès et l’impact limité de ses actions sur la réconciliation nationale. Le cas ivoirien en est un exemple, où les responsables des deux camps ne semblent pas tous avoir fait face à la justice.
En conclusion, la fermeture du bureau de la CPI en Côte d’Ivoire en 2025 symbolise la fin d’une ère d’interventions internationales directes, mais laisse planer de nombreuses questions sur l’équité de la justice rendue et sur l’avenir des processus de réconciliation en Afrique.
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