Les retombées économiques de l’exploitation minière en RDC
Les bénéfices pour les communautés locales
La société ERA Congo a révélé que 25% des recettes générées par la vente de crédits carbone du projet REDD+ Maï-Ndombe ont été utilisées pour le développement des communautés locales. Cela a permis la construction d’infrastructures telles que des bâtiments scolaires, un hôpital équipé et l’accès à l’eau potable, contribuant ainsi à l’amélioration des conditions de vie.
De plus, MMG Kinsevere a remis une structure sanitaire au village Sela, démontrant l’engagement des entreprises minières à améliorer la santé des communautés locales et à promouvoir la prospérité partagée.
Les recettes budgétaires et les réserves internationales.
Les régies financières en RDC ont mobilisé 4.095 milliards CDF en avril 2024, dépassant les prévisions, ce qui a contribué à renforcer les recettes budgétaires du pays. De plus, le pays a réussi à lever 68 milliards de FC sur le marché financier grâce à l’émission de bons du trésor, renforçant ainsi ses réserves internationales.
Par ailleurs, le Président Félix Tshisekedi a conclu la 6ème Revue du FMI avec un décaissement de 152,3 millions de dollars pour renforcer les réserves internationales de la RDC, marquant ainsi une étape importante pour le pays.
Les investissements et la croissance économique.
Des entreprises minières telles que TFM ont participé au KBM 2024 pour partager leur expertise et leurs initiatives en matière de développement durable. Ces investissements visent à stimuler l’économie locale, créer des emplois et des opportunités de formation, contribuant ainsi à la croissance économique du pays.
De plus, le contrat d’achat et de traitement du Germanium entre la STL et Umicore renforce la coopération dans ce domaine, créant des opportunités pour l’économie locale et contribuant à l’économie circulaire.
Impacts environnementaux de l’extraction minière en République Démocratique du Congo
Pollution et dégradation des écosystèmes
La situation environnementale en République Démocratique du Congo est fortement impactée par l’extraction minière, notamment en termes de pollution et de dégradation des écosystèmes. Les activités minières génèrent des rejets toxiques dans les sols, les cours d’eau et l’air, entraînant une contamination généralisée de l’environnement. Les produits chimiques utilisés dans le processus d’extraction, tels que le mercure et le cyanure, peuvent avoir des effets néfastes sur la santé des populations locales et la biodiversité.
La déforestation causée par l’exploitation minière illégale et l’expansion des sites miniers contribue également à la perte de la biodiversité et à la destruction des habitats naturels, mettant en danger des espèces endémiques comme l’okapi dans la réserve de faune à Okapi. Les pratiques minières non durables ont un impact significatif sur les écosystèmes fragiles de la RDC, compromettant la stabilité environnementale à long terme.
Consommation d’eau et gestion des déchets.
L’extraction minière en RDC nécessite une quantité importante d’eau pour les opérations minières, ce qui peut entraîner une pression sur les ressources en eau locales. La pollution des eaux de surface et des nappes phréatiques par les rejets miniers peut compromettre la disponibilité d’eau potable pour les communautés riveraines et les écosystèmes aquatiques. La gestion des déchets miniers, tels que les stériles et les résidus miniers, est également un défi majeur, car ces déchets peuvent contaminer les sols et les eaux environnantes.
Les pratiques inadéquates de gestion des déchets miniers peuvent entraîner des risques pour la santé humaine et l’environnement, en particulier en cas de fuites ou de déversements accidentels. Il est essentiel de mettre en place des mesures efficaces de gestion des déchets pour limiter les impacts environnementaux de l’extraction minière en RDC.
Impact sur le changement climatique.
L’exploitation minière en RDC contribue également au changement climatique à travers les émissions de gaz à effet de serre et la déforestation associée. Les activités minières, en particulier l’extraction de minerais comme le cobalt et le cuivre, nécessitent une consommation importante d’énergie et émettent des quantités significatives de CO2 dans l’atmosphère.
La déforestation causée par l’expansion des sites miniers et la conversion des terres forestières en zones minières contribue également à l’augmentation des émissions de carbone et à la perte de puits de carbone naturels. Il est crucial de prendre en compte ces impacts sur le changement climatique dans la planification et la gestion des activités minières en RDC pour promouvoir un développement durable et respectueux de l’environnement.
Impact des conflits armés sur l’exploitation minière en RDC
Exploitation minière illégale par les groupes armés
Les conflits armés en RDC ont un impact direct sur l’exploitation minière, avec des groupes armés comme le M23 exploitant illégalement les minerais dans des régions comme Rubaya, Masisi, et d’autres. Ces groupes utilisent la force pour contrôler les sites miniers, imposent des taxes sur les minerais, et recrutent de force des populations locales pour extraire les ressources.
Ces activités illégales alimentent les conflits en fournissant des financements aux groupes armés, ce qui aggrave l’instabilité dans la région et compromet la sécurité des populations civiles.
Corruption et mauvaise gestion des ressources.
Les conflits armés en RDC sont également liés à la corruption et à la mauvaise gestion des ressources minières. Des cas de gestion controversée de gisements, comme celui du lithium de Manono par la Cominière, soulèvent des questions sur la transparence et l’intégrité dans le secteur minier.
La collusion entre certaines sociétés minières et des acteurs politiques ou militaires compromet la bonne gouvernance du secteur et nuit aux intérêts économiques de l’État.
Impact sur la population et l’environnement.
Les conflits armés ont des conséquences désastreuses sur la population et l’environnement en RDC. Les attaques contre des camps de déplacés, comme à Mugunga, mettent en danger la vie des civils déjà vulnérables.
L’exploitation minière illégale et les combats entraînent également des déplacements de population, des pertes humaines, des dégâts environnementaux, et menacent la biodiversité de certaines régions, comme la Réserve de faune à Okapi.
Mesures de régulation et de surveillance de l’exploitation minière en RDC
Patrouille financière pour contrôler les finances publiques
La « patrouille financière » mise en place par l’Inspection Générale des Finances (IGF) est un moyen rigoureux de contrôler les finances publiques en RDC. Cette initiative vise à assurer la fiabilité des informations financières, la conformité réglementaire, l’efficacité des opérations et la prévention des fraudes. Les contrôles à posteriori doublés de sanctions contre les fraudeurs sont également préconisés pour garantir la bonne gouvernance et la gestion orthodoxe des finances publiques.
Contrôle des droits superficiaires par le Cadastre Minier (CAMI).
Le Cadastre Minier (CAMI) a publié une liste de 221 sociétés minières insolvables détenant 597 titres miniers en défaut de paiement pour l’exercice 2024. Ces sociétés ont 45 jours pour régulariser leur situation ou fournir des preuves de paiement, sinon elles risquent de perdre leurs titres miniers. La campagne de perception des droits superficiaires vise à assurer le respect des obligations financières des entreprises minières opérant en RDC.
Contrôle des marchés de sous-traitance par l’ARSP.
L’Autorité de Régulation des Marchés Publics (ARSP) recadre la Fédération des entreprises du Congo (FEC) sur les recommandations des sous-traitants en envoyant une lettre à la FEC et au président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo. Cette action vise à promouvoir le contenu local, veiller au respect des conditions requises dans la conclusion des contrats de sous-traitance et mettre fin aux pratiques odieuses des entreprises principales qui confisquent les gros marchés de sous-traitance.
Contrôle de la légalité des recommandations des sous-traitants par l’ARSP.
L’ARSP recadre la FEC sur la légalité des listes des recommandations des sous-traitants envoyées aux entreprises en se basant sur le Décret n°20/025 du 12 octobre 2020. Cette action vise à promouvoir l’utilisation à bon escient de la banque des données des sous-traitants et à mettre fin aux pratiques odieuses des entreprises principales dans le secteur de la sous-traitance.