Aux États-Unis, la dette étudiante représente un enjeu électoral majeur. Selon la Réserve fédérale, elle affecte plus de 45 millions d’Américains pour un montant dépassant les 1,7 billions de dollars. Ce chiffre, qui s’est accru de près de 150% au cours des dix dernières années, est devenu une préoccupation majeure pour de nombreux électeurs, notamment dans le Wisconsin, un État crucial pour l’élection présidentielle.
À l’occasion de sa campagne dans cet État, Joe Biden, le candidat démocrate, a présenté un plan ambitieux visant à résoudre le problème de la dette étudiante. Son objectif : alléger cette charge pour les ménages et contribuer à l’équité sociale et économique de la nation.
Le plan de Biden s’articule autour de trois axes principaux. D’abord, il propose de rendre l’enseignement supérieur gratuit pour les familles gagnant moins de 125 000 dollars par an. Cette mesure toucherait environ 8 millions de familles, soit près de la moitié de toutes les familles ayant des enfants dans l’enseignement supérieur aux États-Unis.
Ensuite, le candidat démocrate envisage de doubler la valeur des bourses Pell, qui sont attribuées aux étudiants à faible revenu. Il propose également de rendre ces bourses disponibles pour les adultes qui veulent acquérir de nouvelles compétences ou se reconvertir professionnellement. Cette mesure pourrait potentiellement bénéficier à plus de 7 millions de personnes.
Enfin, Biden prévoit de rendre le remboursement de la dette étudiante plus abordable, en faisant en sorte que les remboursements ne dépassent jamais 5% des revenus discrétionnaires pour ceux qui gagnent plus de 25 000 dollars par an. Pour ceux qui gagnent moins, aucun remboursement ne serait nécessaire jusqu’à ce qu’ils dépassent ce seuil.
Le plan de Joe Biden pour réduire la dette étudiante est audacieux et peut être perçu comme un tournant électoral crucial. Il répond à une préoccupation majeure d’une large part de l’électorat et, s’il est mis en place, pourrait modifier la structure socio-économique des États-Unis en terme d’accessibilité à l’éducation supérieure.
Au niveau international, cette initiative pourrait inspirer d’autres pays où la dette étudiante est également un problème économique et social. En effet, sur la scène mondiale, la question de l’endettement étudiant a pris de l’ampleur ces dernières années.
Par exemple, au Royaume-Uni, la dette étudiante a atteint 121 milliards de livres sterling au deuxième trimestre de 2020, selon le Student Loans Company, soit une augmentation de plus de 100% par rapport à 2011. En Australie, elle dépasse désormais 60 milliards de dollars australiens, a rapporté le gouvernement. Cette tendance est présente dans de nombreux pays développés.
Dans ce contexte, le plan de Biden peut être considéré comme une proposition avant-gardiste, qui montre une volonté de mettre à plat une problématique mondiale croissante. Son initiative pourrait faire avancer le débat international sur la viabilité des systèmes d’éducation supérieure financés par l’endettement étudiant.
En conclusion, le plan de Joe Biden pour réduire la dette étudiante est une proposition audacieuse qui pourrait avoir des conséquences importantes, non seulement pour les électeurs américains, mais aussi pour le débat international sur l’endettement étudiant. Il est clair que la question de la dette étudiante est un enjeu électoral crucial aux États-Unis, mais aussi une préoccupation mondiale grandissante.
Dans un monde de plus en plus interconnecté et interdépendant, la gestion de tels défis aura une répercussion non seulement sur l’économie des pays concernés, mais également sur la stabilité socio-économique globale. La proposition audacieuse de Biden pourrait donc bien être le début d’un tournant décisif, non seulement dans la politique américaine, mais aussi dans la façon de gérer l’endettement étudiant.
