Au cœur de l’univers du football camerounais bouillonne une intense bataille de pouvoir. C’est autour de la question cruciale : Qui doit nommer le prochain sélectionneur de l’équipe nationale de football? La réponse pourrait sembler simple, mais elle renferme des dynamiques complexes qui exigent une analyse approfondie pour les décoder.
Dans le contexte actuel du football mondial, la nomination d’un sélectionneur de football est souvent l’apanage de la Fédération Nationale de Football (FNF), qui est l’épine dorsale du football national dans chaque pays. Cependant, au Cameroun, cette responsabilité semble faire l’objet d’une contestation majeure entre la Fédération Camerounaise de Football (FECAFOOT) et le Ministère des Sports et de l’Éducation Physique. Traduit en chiffres bruts, cela représente une bataille d’influence entre deux organes contrôlant une équipe nationale de 23 joueurs et un marché du football qui, selon Statista, pesait près de 714 milliards de FCFA (1,14 milliard d’euros) en 2021.
Cette bataille de pouvoir met en lumière des questions essentielles de légitimité, de contrôle et d’efficacité. D’une part, la FECAFOOT, gérée par un conseil d’administration élu, estime qu’il est de son ressort de nommer celui qui sera à la tête des Lions Indomptables, principalement en conformité avec la règle générale de la FIFA qui confère ce privilège aux fédérations nationales. En 2020, la FIFA comptait 211 fédérations membres, chacune ayant la capacité de déterminer l’orientation stratégique de son équipe nationale.
Cependant, le rôle déterminant du Ministère des Sports dans le financement du sport au Cameroun fait planer une ombre sur cette prérogative. Selon le budget de l’État du Cameroun pour 2021, plus de 73,6 milliards de FCFA (112 millions d’euros) ont été alloués au sport, dont une part substantielle est destinée au football. Par conséquent, le Ministère insiste pour avoir un mot à dire dans la nomination du sélectionneur national, une position qui conteste les normes établies par la FIFA mais qui n’est pas sans fondement du point de vue des obligations financières.
Alors que cette bataille se poursuit, l’enjeu fondamental pour le football camerounais est de savoir comment prioriser les intérêts du jeu. La FIFA rapporte qu’en 2019, le Cameroun a commandé un audit de la gouvernance de son football qui a révélé des lacunes dans le processus de prise de décision de la FECAFOOT. En conséquence, il est crucial de souligner l’importance de l’intégrité, de la transparence et de l’efficacité dans le processus de sélection.
Cette bataille expose également les dynamiques plus larges du football mondial, où le pouvoir, l’argent et l’influence sont en constante lutte. Selon le rapport de la FIFA de 2020, le marché mondial du football pesait près de 48,6 milliards d’euros, une somme qui relie sans équivoque l’importance du football à la géopolitique plus large et au pouvoir économique.
En fin de compte, la question de savoir qui devrait nommer le prochain sélectionneur de l’équipe nationale de football du Cameroun reste ouverte au débat. Mais une chose est sûre : le futur du football camerounais dépend du respect de l’intégrité du jeu, de la transparence et du dévouement à offrir aux supporters le meilleur du football.
